Protection de la vie privée : cas concrets en Belgique

Envoyé le 28 janvier 2016

Plusieurs décisions du Conseil de Déontologie Journalistique de Belgique francophone rendues en janvier portent sur le respect de la vie privée. Les attendus explicitent quand les médias sont allés trop loin, quand au contraire ils ont respecté cette notion.

L’un des dossiers renvoie à l’affaire Dutroux, ou plus exactement aux enfants du couple Marc Dutroux/Michèle Martin. Publier un article riche en données personnelles permettant leur identification alors qu’ils ont changé de nom et que « à la différence de leurs parents [ils] ne sont pas devenus des personnalités publiques » est une atteinte à leur vie privée. Dans un autre cas, il est conclu que publier l’identité complète d’un jeune trafiquant de drogue et son adresse complète n’apportait « aucune plus-value intérêt général à l’article« .

D’autres décisions portent sur le droit à la critique et le Conseil de Déontologie journalistique souligne qu’avoir un regard critique n’équivaut pas à être de parti pris, contrairement à ce qu’affirmaient les plaignants, un adolescent créateur d’un réseau social et une avocate dont la plaidoirie avait été rapportée d’une façon critique par un chroniqueur judiciaire. « La chronique judiciaire (…) implique par nature un filtre d’interprétation par les journalistes » écrit le CDJ.

A noter que dans l’un des avis sur une question de respect de la vie privée, le CDJ, qui déboute le plaignant, a choisi « de ne pas publier le nom du plaignant afin de ne pas révéler l’identité de son fils victime de violences sexuelles »
ici le Communiqué_CDJ qui renvoie vers chacune de ces décisions